ÉCRIT LE 3 SEPT. 2020
MIS À JOUR LE 18 SEPT. 2020
ÇA CHAUFFE
Les habitants du quartier Pigonnet-Beauvalle ont tous entendu parler des problèmes que causent la chaufferie Biomasse du chauffage urbain d’Encagnane. Depuis quelques années, nous sommes en lutte contre un système de chauffage que nous considérons comme dangereux et irrespectueux.
De nombreuses réunions avec les représentants de cette chaufferie nous ont mené à des constats peu enclins au calme. Comme nous l’avions prédit, nous nous sommes retrouvés face à un système qui semblent user des mêmes méthodes que les lobbies. Dans l’ordre d’apparition des événements :
– Les responsables de la décision de construction d’une telle centrale de chaufferie urbaine en ces lieux, ont disparus pour cause de mutations ou promotions.
– On se retrouve donc face à de « nouveaux responsables » qui ne jurent que par leurs bonnes fois et de regretter le passé.
– On nous repousse et nous multiplie inlassablement les réunions finalement inertes et non constructives.
– On nous présente des chiffres de pollution interprétables à souhait, lorsqu’ils ne disparaissent pas totalement (Une étude de mesure sur des rebords de fenêtre à comme par hasard dû être annulées à cause d’un problème technique. Une promesse — non tenue — de reconduite de ces mesures fut annoncée en guise de seule excuse).
Bref, cette épine dans le pied de la mairie d’Aix-en-Provence (Initiateur original) refourguée à la MÉTROPOLE est une démonstration des bonnes manières appliquées entre citoyens et administrations.
LA CHAUDIÈRE DE LA DISCORDE
Dixit les équipes de la DREAL et ATMOSUD, lors d’une stérile réunion avec M. le Sous-Préfet, cette chaufferie n’aurait jamais dû exister en ce lieu compte tenu de la proximité des écoles et de la pollution routière qui dépasse déjà les recommandations de l’OMS. Aujourd’hui sur fond de colère des riverains, la question se pose même sur la légitimité d’une chaufferie, implantée de façon incohérente vis à vis du cahier des charges environnementales de l’ADEME. Malgré tout cela, au delà des désagréments et dangers plus que présents, on constate que tous ces arguments à charge restent toujours discuté, voire réfuté par les actuels responsables de ce dossier.
Sans compter que les accords passés avec la ville et le délégataire prévoit une extension du réseau avec des raccordements supplémentaires qui vont demander à cette chaufferie un surcroît d’activité et par conséquent encore plus de rejets de fumées !
Déjà en 2016, une équipe de riverains, soutenus par Charlotte de Busschère, Conseillère Municipale et Conseillère Territoriale, ont tout tenté pour proposer des solutions techniques afin de respecter les contraintes environnementales Européennes en vigueur. En 2020, alors que nos enfants sont toujours exposés à des particules extrêmement dangereuses aucune espèce de solution n’a été proposée, pire encore, le principe même de démocratie participative est balayé par des « passes droits » inacceptables.
UN PEU D’AIR
Nous ne sommes plus seuls, car la jurisprudence risque de jouer en faveur de nos combats. Il suffit de taper chaufferie Biomasse Bois sur un moteur de recherche pour y découvrir qu’Aix-en-Provence n’est pas un cas isolé. C’est un combat que nous, riverains, habitants, parents ne devons pas lâcher… la partie adverse n’attend de notre part qu’un épuisement, qu’une résignation. Nous avons souvent été pris de haut quant à nos arguments contre le « chauffage au bois » et soudain…
ACTUALITÉ BRULANTE
Une nouvelle pièce s’ajoute au dossier, et heureusement pour l’air que l’on souhaite respirer, il est en faveur de nos inquiétudes.
Le magazine ALTERNATIVES ECONOMIQUES (source) révèle qu’un groupe médecins et professeurs ainsi nommés, Dr Thomas Bourdrel (collectif Strasbourg respire, collectif Air-Santé-Climat), Dr Pierre Souvet (Association Santé Environnement France -ASEF-, collectif Air-Santé-Climat), Pr Jean-Baptiste Renard (directeur de recherche CNRS, collectif Air-Santé-Climat), Dr Florence Trebuchon (collectif Air-Santé-Climat), Dr Mallory Andriantavy-Guyon (collectif Environnement Santé 74, collectif Air-Santé-Climat), Dr Gilles Dixsaut (collectif Air-Santé-Climat), Guillaume Muller (association Val-de-Marne en transition, collectif Air-Santé-Climat), Antoine Martin (association pour le respect du site du Mont-Blanc -ARSMB-), Professeur Isabella Annesi-Maesano (directeur de Recherche INSERM, collectif Air Santé Climat) dénoncent l’utilisation aberrante du chauffage au bois pour les particuliers mais encore plus pour les chauffages dans les collectivités !
Cette tribune qui considère que « La lutte pour le climat ne doit pas être menée au détriment de la santé !« , rappelle que notre focalisation sur la réduction d’émissions de CO2 nous fait oublier que la pollution est aussi l’affaire d’autres constituant… bien plus dangereux, tel le dioxyde d’azote (NO2).
Nous voilà au cœur du problème rencontré avec les chaufferies BioMasse, trop vite estampillée « solution pour l’environnement ». Ainsi, le jeudi 24 octobre 2019, je cite
» la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a condamné la France pour avoir « dépassé de manière systématique et persistante la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote depuis le 1er janvier 2010 ». Cette sanction met à nouveau en lumière les contradictions de l’Etat et l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) qui, dans leur légitime volonté de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (en particulier de CO2), continuent malheureusement de prendre des mesures conduisant à une augmentation des polluants dans l’air. Parmi eux, le dioxyde d’azote (NO2), mais aussi les particules fines, ultrafines, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ainsi que les perturbateurs endocriniens. Une politique cohérente de lutte contre les émissions doit pourtant être présente sur les deux fronts : diminution du CO2 ET de tous ces polluants toxiques. Rappelons que la pollution atmosphérique, qui en Europe tue autant que le tabac, est responsable de 68 000 décès par an en France. »
L’HÉRÉSIE DU CHAUFFAGE AU BOIS
La tribune précise que le chauffage au bois émet 35 fois plus d’hydrocarbures cancérigènes que le fioul domestique.
« Mais on trouve bien d’autres aberrations. Par exemple, le ministère de la Transition écologique et l’ADEME (organisme sous contrôle du ministère de la Transition écologique et celui de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation) encouragent financièrement le chauffage au bois individuel. Ils incitent également les collectivités à installer des chaufferies collectives au bois, qui ne sont que d’énormes cheminées fortement émettrices de particules ultrafines, de NO2 et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) cancérogènes. »
NO FUTUR
À la vue d’un dossier aussi complexe et sensible que celui-ci, on était loin d’imaginer que les responsables de cette chaufferie BioMasse n’ont aujourd’hui comme seule ambition que d’étendre leur réseau et d’augmenter leur capacité (traduisez « rentabilité »). En effet, ces chefs d’entreprises voient le futur en grand, en passant des accords de raccordement avec des hôpitaux, des habitations des quartiers nord et tous les nouveaux projets.
Après avoir pris connaissance de cette ineptie, il nous a été expliqué que la chaudière était aujourd’hui un problème par manque de rendement et que tout serait réglé si nous doublions, voire triplions les activités de celle-ci. On se moque du monde, pire on le méprise ?
À chaque réunion, nous réexpliquons une chose simple qui ne semble pas être acquise par la partie adverse car chaque fois que la question revient on nous répond que la chaufferie respecte les normes des rejets!
Hors, ce qu’il faut savoir c’est que la norme est calculée sur la concentration des polluants contenus dans 1m3 de fumée, mais qu’il n’y a pas de limite sur le volume des fumées rejetées ce qui veut dire que la chaufferie pourra doubler ses rejets ou plus si besoin tout en respectant la norme.
Ex: 1 tonne de fumée rejetée à 50 ppm par m3 de polluants et 10 tonnes de fumée rejetées à 50 ppm par m3 de polluants n’est pas du tout pareil. Le deuxième cas de figure aura rejeté 10 fois plus de polluants tout en restant dans la norme!…(cherchez l’erreur)
Ce qu’il faut savoir également, c’est que les détecteurs de polluants, placés derrières les filtres à fumées, ne sont plus opérationnels lors des phases de transitions car pour des raisons techniques les filtres sont « by-passés » et par conséquents les détecteurs sont aveugles ! Ce qui n’arrange rien, c’est que cette situation polluante peut durer plusieurs heures voire des jours !
D’après certains spécialistes, lors des ces périodes les rejets les polluants seraient 7 fois plus importants que lors du passage au travers des filtres.
Donc, c’est pour cela que nous élevons contre l’extension du réseau de chaleur chauffé par la biomasse ! La santé des Aixois avant TOUT !!!
Mais nous devrons rester nombreux pour maintenir cette opposition. On compte sur vous.
Pour bien comprendre cette mascarade, CIQ PB vous conseille de lire l’excellent article « Le gouvernement choisit la biomasse, malgré le rapport de greenpeace » sur le site ecoco2.com. Le titre est parlant, les phrases chocs n’y manquent pas non plus !
Si la remise en question de la présence de la chaufferie bois dans notre quartier était encore de mise, GreenPeace préfère le terme de « BioMascarade » à celui de « BioMasse » ! Ce rapport tord le cou aux préjugés sur la « carboneutralité » du bois.
En comparaison aux centrales au charbon, pour produire la même quantité d’énergie, les centrales électriques à la biomasse forestière en Amérique du Nord émettent jusqu’à 150 % de plus de CO2, 400 % de plus de monoxyde de carbone irritant pour les poumons, et 200 % de plus de particules fines qui causent l’asthme.
Ce n’est pas exactement le même problème chez nous puisqu’il s’agit d’une centrale pour l’eau chaude sanitaire et le chauffage et que le bois n’est pas celui de coupes forestières, mais de nettoyages de forêts pour la plupart, et que la production de la région des environs (3 millions de stères) dont seulement 2 sont exploitables facilement ; mais le chiffre important est le rejet de poussière.
Je rappelle que les particules ultrafines du bois (P. M. 0.1) se combinent avec le black carbone du pétrole pour passer les barrières humaines et s’attaquer aux cellules, au cerveau… Les dégâts sont irréversibles. C’est exactement le cas que dénonce notre courrier au préfet et qu’il est urgent de diffuser !
Pour rappel et info. Dans tous les cas, selon un rapport de l’Agence européenne de l’environnement, 13 % des morts sont liés à la pollution, soit 630 000 morts par an en Europe : beaucoup plus que le COVID… et pourtant on en parle jamais.
Bravo ! Article effarant quand on voit tant d’injustice de la part d’une administration censée nous protéger !!
Bientot il va aussi falloir ajouter a cette pollution le passage de 4000 camions (chiffre annoncé lors de la concertation en sous prefecture ) par le projet de construction de la nouvelle liaison A8 A51
De l’enfumage …comme la plupart des sujets concernant l’environnement. Par ex: la France polue pour 1% de la polution mondiale mais l’Etat français communique beaucoup sur ce sujet ( « se verdir »en annonçant des mesures = voix des écolos). Ensuite on n’applique pas les idées mais c’est pas grave, le citoyen y a cru au moment des élections. Souvent des passe-droits sont accordés aux spéculateurs immobiliers qui détruisent de beaux arbres en plein milieu urbain pour mieux bétonner ( parkings autour d’immeubles comme le projet rue Coirard par ex.) mais, à un simple particulier qui veut poser une piscine ( comme pour une maison rue st Michel du Pigonnet) on refuse le permis à cause d’un seul platane. Autre ex: concernant le cc de l’Ensoleillé, je me demande comment on a pu à notre époque construire un tel ensemble : pas un arbre, archi bétonné, et des clims qui cet été fonctionnaient à plein régime car tous les magasins sont plein Sud.
A mon domicile , chemin Roger Martin j ‘ai decouvert le matin du 2 septembre, toutes les voitures recouvertes de pellicules grises (photos et échantillon disponible) et un voisin a vu dans la nuit la cheminée de la chaudiere d’Encagnane cracher de la fumée. On a donc avalé cette pollution durant plusieurs heures. Et aujourd hui, 11 septembre, journée sans vent, l odeur de pourriture dans le quartier est insupportable: ce n’est pas la chaudiere, mais la pollution des autoroutes et de la ville…Où va-t-on ?
En habitant juste à côté et un garage jouxtant la chaufferie , de par l’odeur du bois brûlé , je connais le sens du vent et il suffit de regarder mes tablettes de fenêtre pour voir tous les petits points marron dû à la pollution de cette chaufferie et de là , il faut rajouter la pollution émis par les transports de combustible (bois).
Hé oui! bien d’accord avec tous vos commentaires…!!!!
Est-ce qu’on ne brûle que du bois? La fumée n’a pas la même couleur chaque jour.