Notre quartier est constitué de rues que nous empruntons, pour certaines, plusieurs fois par jour. En y regardant de plus près, tous ces boulevards, rues, impasses portent des noms de personnalités ou de lieux pour lesquels nous ne prêtons plus guère attention. Un petit rappel toponymique…
ARC (Rue de l’Arc) : Contrairement à de nombreuses villes qui donnent le nom d’Arc à une rue ayant une porte monumentale, à Aix en Provence, la rue de l’Arc est un clin d’œil au ruisseau éponyme, qui borde la ville. L’arc est un fleuve côtier à cheval entre le département du Var et le département des Bouches-du-Rhône. Il prend sa source à Pourcieux et se jette dans l’étang de Berre (nom provençal : lou Lar). Il passe par l’aqueduc de Roquefavour et le pont de Saint-Pons
AUBANEL (Rue Aubanel) : Théodore Aubanel (Teodòr Aubanèu en occitan), imprimeur et poète d’expression occitane provençale, né le 26 mars 1829 à Avignon, mort le 2 novembre 1886 à Avignon. Avec Roumanille et Mistral, Aubanel est l’un des trois piliers du Félibrige (il en sera majoral à partir de 1876).
BASTIÉ (Impasse Maryse Bastié) : Maryse Bastié, née Marie-Louise Bombec, est une aviatrice française, gloire du sport, née le 27 février 1898, à Limoges et morte le 6 juillet 1952 à Bron. Elle fut la première aviatrice française à accrocher de nombreux records à son palmarès. Ses exploits furent très rapidement médiatisés. Nombre d’établissements scolaires, théâtres, rues et avenues portent aujourd’hui son nom.
BAUX (Rue des Baux) : Ce nom est courant en Provence et il n’est pas utilisé en tant que pluriel de bail. Par exemple, le nom de « Baux » de Provence provient de l’occitan bauç (‘baws) selon la norme classique, en provençal baus selon la norme mistralienne, qui signifie « en aplomb », « falaise » ou « escarpement rocheux ». Cette racine se retrouve dans d’autres toponymes, comme le Baou de Saint-Jeannet. La bauxite, minerai d’aluminium, tient son nom des Baux de Provence où elle fut exploitée pour la première fois.
BEAUVALLE (Chemin de la Beauvalle) : En cours de recherche.
BROSSOLETTE (Rue Pierre Brossolette) : Pierre Brossolette est un journaliste, homme politique et résistant français, né le 25 juin 1903 à Paris où il est mort le 22 mars 1944. Responsable socialiste, il fut l’un des principaux dirigeants et héros de la résistance intérieure française. Arrêté et torturé par la Gestapo, il choisit de se suicider, se jetant par la fenêtre du siège de la Gestapo, avenue Foch, sans avoir parlé. Ses cendres ont été transférées au Panthéon, le 27 mai 2015.
CALENDAL (Avenue Calendal) : « Calendal » est un poème de Frédéric Mistral (1866), en douze chants. La définition de ce mot vient de « Qui est des calendes », en provençal, on dit Calendau ou Chalendau. Son sens est vaste et ramène toujours à Noël, selon les régions de Provence, cela exprime « Noël », « Qui appartient à Noël » ou encore « Petit houx, plante dont les rameaux couverts de baies rouges, noués en bouquet avec la moelle d’une espèce de jonc (Scirpus holoschoenus) servant à orner le pain de Noël ».
CARLOTTO (Rue du Dr Lucien Carlotto) : En cours de recherche.
CHURCHILL (Winston Churchill) : Sir Winston Churchill, né le 30 novembre 1874 à Woodstock et mort le 24 janvier 1965 à Londres, est un homme d’État britannique. Sa ténacité face au nazisme, son action décisive en tant que Premier ministre du Royaume-Uni durant la Seconde Guerre mondiale, joints à ses talents d’orateur et à ses bons mots, ont fait de lui un des hommes politiques les plus reconnus du xxe siècle. Ne disposant pas d’une fortune personnelle, il tire l’essentiel de ses revenus de sa plume. Ses dons d’écriture seront couronnés à la fin de sa vie par le prix Nobel de littérature. Il est également un peintre estimé.
COIRARD (Rue Louis Coirard) : Maire d’Aix-en-Provence du 6 novembre 1934 au 19 mai 1935. Sa fille Renée a suivi des études de droit, devenant magistrat et terminant sa carrière à Aix, comme président du Tribunal correctionnel puis conseiller à la Cour d’appel. Pour ses 100 ans, elle a survolé le lac de Serre-Ponçon à bord d’un hydravion.
DAUDET (Rue Alphonse Daudet) : Alphonse Daudet, né le 13 mai 1840 à Nîmes et mort le 16 décembre 1897 à Paris, est un écrivain et auteur dramatique français. Pour ne citer que cette oeuvre, en 1872, il publie Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, dont le personnage est devenu mythique. Certains des récits des Lettres de mon moulin sont restés parmi les histoires les plus populaires de la littérature française, comme La Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses ou L’Élixir du Révérend Père Gaucher.
DEBAZAC (Rue Eugène Debazac) : Maire d’Aix-en-Provence du 10 mai 1925 au 18 mai 1929.
ERULIN (Rue due Lieutenant Colonel Philippe Erulin) : Philippe Erulin est un officier supérieur de l’Armée française, né à Dole le 5 juillet 1932 et mort à Paris le 26 septembre 1979. Il se fait connaître comme colonel commandant le 2e régiment étranger de parachutistes, dirigeant l’intervention militaire au Zaïre contre les rebelles katangais auteurs de massacres : c’est la réussite de la bataille de Kolwezi, qui permet de libérer les otages occidentaux.
EUROPE (Avenue de l’Europe) : La notion d’Europe est un terme qui a beaucoup changé au cours des siècles (en savoir plus), tout comme le terme « occident », la définition de ce mot n’a de sens que remis dans un contexte et une époque. Toutefois, on a bien compris le sens du nom de cette rue, il s’agit d’un clin d’oeil à notre organisation européenne politique et économique actuelle, dite l’Europe.
FABRE (Rue Henri Fabre) : Henri Marie Léonce Fabre, né à Marseille le 29 novembre 1882 et mort le 28 juin 1984 au Touvet, à l’âge de 101 ans, est un ingénieur, aviateur et industriel français. Il est l’inventeur en 1910 de l’hydravion. On peut voir deux exemplaires de l’historique hydravion « Canard » : l’un minutieusement restauré par une équipe de passionnés, se trouve à l’aéroport de Marignane (Bouches-du-Rhône) proche de l’endroit où eut lieu le premier vol, l’autre exemplaire est exposé au Musée de l’air et de l’espace du Bourget (Seine-Saint-Denis).
FIGUIÈRE (Rue de la Figuière) : Ce mot provençal d’origine latine (ficus) signifie le « figuier ». On suppose alors que les lieux dits « la figuière » étaient alors des lieux où reposaient jadis d’innombrables figuiers. Si ce n’est plus le cas aujourd’hui, n’hésitez pas à demander aux anciens, leurs mémoires sont parfois des livres ouverts.
FÉLIBRES (Rue des Félibres) : En provençal, un Félibre et un écrivain, un poète en langue d’oc. Les premiers statuts du Félibrige, en 1862, établissaient un nombre restreint de membres répartis en sept sections. Le Félibrige (en occitan : lou Felibrige selon la norme mistralienne ou lo Felibritge selon la norme classique) est une association1 qui œuvre dans un but de sauvegarde et de promotion de la langue, de la culture et de tout ce qui constitue l’identité des pays de langue d’oc. Son siège social est situé à Arles, au Museon Arlaten, son siège administratif est à Aix-en-Provence. Depuis 1876, le Félibrige compte des félibres mainteneurs, en nombre illimité, et des félibres majoraux, au nombre de cinquante.
FLORALIES (Chemin des Floralies) : Évidemment, la racine de ce mot évoque les florales, la fête de fleurs. L’adoption d’un tel nom de rue est souvent pour des raisons toutes simples de beauté et d’harmonie du mot. En effet, dérivé du latin « floralia », le mot évoque les Florale, fêtes des fleurs célébrées dans de nombreuses régions.
GARROS (Rue Roland Garros) : Roland Garros n’est pas qu’un tournoi de tennis sur terre battue (stade construit en 1928), c’est surtout un aviateur français, lieutenant pilote lors de la Première Guerre mondiale, né le 6 octobre 1888 à Saint-Denis de La Réunion et mort dans un combat aérien le 5 octobre 1918 à Saint-Morel (Ardennes). Il a reçu son brevet de pilotage à l’aérodrome de Cholet en Maine-et-Loire. Sa célébrité est d’abord venue de ses exploits sportifs en avion, et surtout de la toute première traversée de la mer Méditerranée, qu’il effectue le 23 septembre 1913 à bord d’un monoplan.
GIONO (Avenue Jean Giono) : Jean Giono, né le 30 mars 1895 à Manosque et mort le 9 octobre 1970 dans la même ville, est un écrivain français. Un grand nombre de ses ouvrages ont pour cadre le monde paysan provençal. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son œuvre romanesque dépeint la condition de l’homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques et possède une portée universelle. Jean Giono se sont des oeuvres comme Regain, le hussard sur le toit, un roi sans divertissement ou les âmes fortes, ainsi qu’un centre dédié à sa vie et ses oeuvres
GRAS (Rue Félix Gras) : Félix Gras né à Malemort-du-Comtat le 3 mai 1844 et mort à Avignon le 4 mars 1901, est un poète, magistrat et notaire français. Auteur de langue provençale, il fut capoulié du Félibrige à la suite de son beau-frère Joseph Roumanille.
GUYNEMER (Avenue Guynemer) : Georges Guynemer, né le 24 décembre 1894 à Paris et mort au combat le 11 septembre 1917 à Poelkapelle, est l’un des pilotes de guerre français les plus célèbres de la Première Guerre mondiale. Lorsqu’il meurt au cours d’un ultime combat à l’âge de 23 ans, il est déjà couvert de décorations et totalise 53 victoires homologuées. On le surnomme alors « L’as des as », « le chevalier de l’air » ou encore « l’ange de la victoire ».
KELLER (Rue du Général Keller) : Général de Division François Pierre Louis KELLER ( 1884 – 1981 ) a été nommé Général de Brigade en 1936, puis Général de Division en 1939. Il a été affecté à l’état-major d’un membre du Conseil Supérieur de la Guerre, puis Commandant des troupes des territoires Sud-Syrie, puis Commandant de la 42e.
KENNEDY (Boulevard Président Kennedy) : John Fitzgerald Kennedy, dit Jack Kennedy, communément appelé John Kennedy et par ses initiales JFK, né le 29 mai 1917 à Brookline et mort assassiné le 22 novembre 1963 à Dallas, est un homme d’État américain, 35ᵉ président des États-Unis. Il laisse son empreinte dans l’histoire des États-Unis par sa gestion de la crise des missiles de Cuba, son autorisation du débarquement de la baie des Cochons, son engagement pour le traité d’interdiction partielle des essais nucléaires, le programme Apollo dans le cadre de la course à l’espace, son opposition à la construction du mur de Berlin, sa politique d’égalité des genres et son assassinat.
LECLERC (Boulevard du Maréchal Leclerc) : Philippe Leclerc de Hauteclocque, né Philippe François Marie de Hauteclocque le 22 novembre 1902 au château de Belloy, dans la commune de Belloy-Saint-Léonard, est un militaire français. Il est mort le 28 novembre 1947, dans un accident d’avion près de Colomb-Béchar, lors d’une mission d’inspection militaire. « Leclerc » est tout d’abord son nom de guerre au sein des Forces françaises libres avant d’être ajouté à son patronyme légal : il a été autorisé à se nommer Leclerc de Hauteclocque par décret du 17 novembre 1945 publié au Journal officiel, daté des 19 et 20 novembre 1945.
MENTHE (Avenue du Camp de Menthe) : « Camp » signifie « Plateau aride, champ cultivé ». « Menthe », aujourd’hui écrit ainsi fut jadis écrit « Manthe ». Je n’ai pas trouvé de toponymie concernant « Manthe », mais une chose est sûre, son orthographe a été changée pour « coller » à une phonétique plus commune. On retrouve sur Histoire de la constance, qu’en 1605, Suffren Rolland, ménager Aixois, avait acheté une bastide et 9 hectares de terres au « Camp de Manthe ». Plus tard, la compagnie des chemins de fer Aix-Rognac expropriait les nouveaux propriétaires d’une partie des terres. Dans le même esprit d’écriture [MANTHE], on retrouve en France, Manthes, commune française située dans le département de la Drôme en région Auvergne-Rhône-Alpes et Mantes-la-Jolie, commune française du département des Yvelines et de la région Île-de-France, chef-lieu d’arrondissement. C’est une ville moyenne, située sur la rive gauche de la Seine, à 57 km à l’ouest de Paris.
MIREILLE (Rue Mireille) : Cette rue semble rendre hommage (tout comme une place à Paris) à la chanteuse et actrice Mireille Hartuch, dite Mireille (1906-1996), qui vécut de nombreuses années, avec son mari le journaliste et essayiste Emmanuel Berl.
MONTMAJOUR (Rue Montmajour) : Ce nom fait immédiatement penser à l’Abbaye de Montmajour (au nord d’Arles), quoique le lien est lié à l’étymologie du mot Montmajour, puisqu’il signifie marais. L’abbaye est une éminence rocheuse qui émerge du marais et la rue, symbolise très certainement un lieu ou jadis, trônait un marais.
MOURET (Avenue Henri Mouret) : Maire d’Aix-en-Provence du 19 mai 1945 au 27 janvier 1967.
OLLONE (Boulevard Paul d’Ollone) : En cours de recherche.
PIGONNET (Avenue du Pigonnet) : Ce mot provençal est une transformation du mot pigeonnier. On suppose alors que les lieux dits « Pigonnet » étaient alors des lieux où se nichaient d’innombrables pigeonniers. Si ce n’est plus le cas aujourd’hui, n’hésitez pas à demander aux anciens, leurs mémoires sont parfois des livres ouverts.
PONCET (Avenue Henri Poncet) : Le général de corps d’armée Henri Poncet est un officier général français ayant dirigé plusieurs opérations en Afrique, notamment au Rwanda et en Côte d’Ivoire.
POUDRIÈRE (Rue de la Poudrière) : Au XIVe siècle, la tour Tourreluque (vestige que l’on aperçoit contre le jardin des Thermes à Aix) était un lieu de stockage des poudres à canon. Au XIXe siècle, elle déménage et s’installe vers 1820 vers ce que l’on appelait la Route de Marseille (actuellement Avenue Pierre Brossolette). Aujourd’hui désaffecté, ce lieu est devenu la sous-préfecture, éradiquant au passage les 2 dernières petites construction de la poudrière et l’ancien mess des officiers de l’armée de l’air.
PROVENCE (Rue de Provence) : Evidement, un clin d’oeil à notre région. Provincia vient de l’époque romaine et la langue provençale prendra la forme la forme de Proensa qui évoluera en Provensa puis en Prouvença. Pour rappel, la Provence est une région historique et culturelle ainsi qu’un ancien État indépendant et une ancienne province (en tant qu’État associé à la France) avant de disparaître à la Révolution française pour réapparaître en grande partie sous la forme recomposée de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Comme pour tout territoire disposant d’institutions politiques, les délimitations géographiques de la Provence ont évolué avec le temps.
RIVIERA (Avenue de la Riviera) : Je ne sais pas pourquoi cette avenue est ainsi nommée. Toutefois, rappelons que Riviera est le nom donné à la région côtière de la mer Méditerranée depuis la Côte d’Azur en France jusqu’au-delà de La Spezia en Italie, région réputée pour la douceur de son climat, hiver comme été.
ROUMANILLE (Rue Roumanille) : Joseph Roumanille, né le 8 août 1818 à Saint-Rémy-de-Provence, mort le 24 mai 1891 à Avignon, est un écrivain, libraire et éditeur français de langue occitane. Fils de Jean-Denis Roumanille et de Pierrette Piquet. Avec Frédéric Mistral, il est le principal concepteur de la graphie provençale moderne, dite norme « félibréenne » ou « mistralienne » en l’honneur de Frédéric Mistral, un ardent promoteur de la littérature provençale.
SAINT-LAZARE (Rue Saint-Lazare) : Il y a beaucoup de Saint Lazare connu. Je ne sais pas à quel personnage cette rue fait référence.
SANTO ESTELLO (Rue Santo Estello) : La Santo Estello (Santa Estela en norme classique, Sainte Estelle ou Sainte Étoile en français, en référence à l’étoile des félibres qui représente les régions occitanes) est le nom donné au congrès du Félibrige qui se tient une fois par an dans une ville de langue occitane différente. À cette occasion la Coupo Santo est présentée lors du traditionnel banquet.
SAVARY (Rue Alain Savary) : Alain Savary est un homme politique français, compagnon de la Libération, membre de la Section française de l’Internationale ouvrière, du Parti socialiste unifié, et enfin du Parti socialiste, dont il est premier secrétaire de 1969 à 1971. Ministre de l’Éducation entre 1981 et 1984, il est à l’origine des zones d’éducation prioritaires (ZEP).
SCHUMAN (Avenue Robert Schuman) : Robert Schuman, né le 29 juin 1886 à Luxembourg et mort le 4 septembre 1963 à Scy-Chazelles, est un homme d’État français. Il est considéré comme l’un des pères fondateurs de la construction européenne aux côtés de Jean Monnet, Konrad Adenauer, Johan Willem Beyen, Paul-Henri Spaak, Joseph Bech et Alcide De Gasperi. Schuman exerça par ailleurs les fonctions de président du Parlement européen.
TESTAS (Chemin du Moulin de Testas) : Testa, en latin signifiait « vase de terre cuite », en italien la « coquille » ou en FrancoProvençal la « tete ». Dans ce contexte, le moulin de Testas semble venir de l’origine latine précédemment décrite qui signifie aussi « brique, tuile »
Merci pour ces renseignements qui enrichissent notre culture personnelle…